Ce document plein de conseils très utiles pour la gestion de sa classe a été élaboré par L'inspection Adaptation et Intégration Scolaire de Bourg en Bresse. 

 

1. Etablissez le contrôle dès les premiers jours

 

- La salle de classe doit être attrayante, bien organisée et rangée.

- La liste des règlements de classe doit être visible (affichage).

  Relisez cette liste régulièrement avec  les élèves.

- Soyez "sur-préparé" le premier jour. Assurez-vous d'en avoir beaucoup à faire. Le premier jour d'école doit être une vraie journée d'école avec leçons incluses  (très simple).

- Les livres, les cahiers, le matériel doivent être prêts.

- Inscrivez l'emploi du temps de la journée au tableau.

- Indiquez que les leçons (et/ou devoirs) seront examinées le lendemain.

 

2. Etablissez l’autorité d’emblée

 

- Utilisez des phrases courtes, concises, précises

- Utilisez un langage non-verbal.

- Marchez dans la salle de classe, n’enseignez pas assis derrière votre bureau ou collé au tableau.

- Parlez doucement, n’élevez pas trop la voix.

- Ne soyez pas trop chaleureux les premiers temps ; ne parlez pas de votre vie privée ( il n’y a aucune raison de donner son âge ou de parler de sa situation familiale ).

 

3. Préparez-vous à la rencontre du premier matin

 

- Établissez l'ordre dès l'entrée en classe.

Ex: Dites aux élèves: " Accrochez votre vêtement et entrez en classe. Asseyez-vous à votre table". - Écrivez votre nom au tableau et lisez-le pour les élèves.

- Commencez immédiatement par un travail écrit.

Ex : un test diagnostique…

- Établissez tout de suite une ambiance de travail.

 

L’enseignant qui arrive en classe doit pouvoir contrôler les comportements des élèves.

Trop souvent, les élèves voient dans l’arrivée d’un jeune enseignant la perspective d’une année où l'on s'amusera. Déjouez-les dès le premier abord.

Soyez très calme.

La clé du succès est de fournir aux élèves des activités intéressantes et différentes. Si vous avez de la difficulté avec la discipline, choisissez de préférence des activités calmes et paisibles.

Voici des suggestions :

A- Arrivez tôt.

B- Examinez la classe.

C- Regardez la liste d'élèves, apprenez quelques prénoms. Lorsque les élèves entrent en classe, nommez quelques élèves et donnez leur une responsabilité. Les élèves seront surpris et heureux de voir que vous les connaissez et un bon rapport sera établi.

Votre première activité devrait être dynamique et capter l'attention.

- Parlez brièvement et simplement.

- Donnez les consignes d'une façon claire et précise.

- Distribuez le matériel de façon organisée.

- Si vous donnez un travail, il doit être corrigé.

- Les élèves aiment travailler en petit groupe mais évitez le travail en équipes les premiers temps.

- Après une activité calme (écriture), proposez un travail qui demande plus d'entrain. Si vous jugez qu'un changement est nécessaire (lassitude), ne craignez pas de raccourcir les temps d’activité.

- Laissez la classe en ordre, donnez aux élèves l’habitude de ramasser les papiers sous les bureaux avant de sortir.

 

 4. Obtenez le respect en salle de classe

 

- Parlez en phrases courtes et précises.

- Enseignez debout.

- Déplacez-vous dans la salle de classe.

- Asseyez-vous parfois à la table d'un élève absent.

- Utilisez les yeux de même que la voix.

- Parlez à la classe en déplaçant les yeux de visage en visage.

- Penchez-vous vers l'élève qui est réprimandé.

- Soyez juste.

- Interrogez tous les élèves ( Etablir un ordre de passage à l’oral ou au tableau ).

- Sachez qu'une classe en désordre a tendance à rendre les élèves désordonnés.

 

5. Etablissez la discipline lors des déplacements d'un endroit (salle) à un autre 

 

- Invitez les élèves à venir se mettre en rang, attendez qu’ils soient silencieux avant de les faire avancer.

- Évitez l’empressement.

 

6. Développez la coopération

 

-  Dites aux élèves votre désir de les voir se comporter correctement.

-  Établissez un respect mutuel.

-  Utilisez constamment l'encouragement.

-  Établissez un système où les élèves ont des responsabilités.

 

7. Donnez des directives précises à la classe

 

- Assurez-vous d'avoir l'attention de tous les élèves.

- Parlez clairement, de façon à être  entendu.

- Utilisez un vocabulaire simple.

- Expliquez l'objectif de la leçon.

- Évitez de donner trop de consignes à la fois, procéder par étape.

- Demandez aux élèves de répéter les consignes.

- Demandez aux élèves de ranger leur table.

 

8. Exprimez la colère et non le sarcasme

 

- Décrivez ce qui est vu

- Décrivez ce qui est  ressenti.

- Décrivez ce qui doit être fait.

- N’attaquez pas la personne mais l’action.

Exemple : " Lorsque tu frappes ton crayon sur ton bureau, cela m'agace. Arrête, s’il te plaît."

- Ne vous sentez pas personnellement attaqué.

 

9. Faites prendre conscience à l’élève de ses actes

 

- Assurez-vous que l'élève a conscience de la conséquence de ses actes.

- Mettez l'élève en face de ses responsabilités.

Exemple :" Si tu  ennuies encore Paul, tu auras à travailler seul. C'est ton choix ".

L'élève décide de son sort.

 

10. Etablissez des règlements

 

- Tout règlement doit être précis et non général, vague ou abstrait.

- Tout règlement doit pouvoir être appliqué ( Pensez aux critères de faisabilité ).

- Un bon règlement identifie un comportement spécifique. Il est important d'impliquer la classe dans le processus de rédaction des règlements.

- Félicitez l'enfant qui adhère aux règlements.

- Etablissez l'ordre en utilisant :

• La suggestion : " Tout le monde devrait être à sa place."
• La question : " Pourriez -vous retourner à votre place ?"
• Le message : "Je veux que l'on s'assoie."
• L’exigence : " Assis, immédiatement !"

 

11. Félicitez 

 

" J'apprécie la façon dont tu travailles en silence lorsque j'enseigne."

" Je suis heureuse de te voir travailler si bien."

" As-tu vu les progrès que tu as réalisés, je savais que tu en étais capable."

" Paul sait suivre les règlements."

" Cette équipe est assise et prête à commencer."

 

12. Reconnaissez les besoins de l'enfant indiscipliné

 

1- L'enfant doit ressentir qu'il y a un adulte responsable de lui.

2- L'enfant doit ressentir que l'adulte établit et maintient des limites pour lui.

3- L'adulte doit lui apprendre à séparer l'émotion qu'il ressent de l'action dont il se sert pour exprimer cette émotion.

Exemple: " Tu es fâché lorsque Pierre déchire ta feuille mais lui donner un coup de poing n'est pas la solution à adopter."

4- L'enfant prend modèle sur l’adulte. Si l’enseignant crie ou se fâche souvent, l'enfant pense que même l’adulte est incapable d'un contrôle personnel.

5- L'adulte rappelle à l’enfant comment vivre les petites frustrations de la vie. L'enfant oublie comment contrôler ses émotions.

6- L'enfant doit être félicité lorsqu'il arrive à se contrôler.

 

13. Développez un programme pour gérer le groupe

 

- Établissez des règlements.

- Bâtissez un système d'évaluation qui prend en compte la façon dont la classe observe les règlements.

- Félicitez systématiquement la classe lorsque les règlements sont suivis.

- Rendez possible une récompense qui serait accessible au groupe lorsque le renforcement du comportement positif est atteint.

 

14. Utilisez une méthode corrective qui fonctionne

 

Voici une méthode corrective spécifique que l'on peut appliquer à n'importe quelle forme d'inconduite.

Cette méthode incorpore les éléments d'un certain nombre d'approches et elle se présente sous forme de suite logique de gestes que l'enseignant et la direction de l'école peuvent poser. Au cours de ce processus, la responsabilité individuelle de l'élève est portée au maximum.

 

14.1. Introspection

  

Prenez un peu de temps pour réfléchir et examinez vos réactions face à l'inconduite de l'élève.

Demandez-vous :

- Qu'est-ce que je suis en train de faire ?

- Pourquoi est-ce que je le fais ?

Décidez de ne pas réagir de cette façon à la prochaine inconduite de l’enfant.

 

14.2. Bon climat de classe

 

Pensez à établir un bon climat de classe fondé sur la confiance et le respect mutuels.

Renforcez constamment les comportements positifs de l'élève qui affiche souvent un mauvais comportement.

Encouragez.

Faites un effort pour établir plusieurs fois un contact verbal et non verbal avec l’élève perturbateur pendant la journée.

 

14.3. Feuille de réflexion

 

En cas d'inconduite, demandez à l'élève d'arrêter ce qu'il fait et d'y penser en remplissant une "feuille de réflexion". Cette feuille doit prévoir un court paragraphe sur chacun des points suivants :

- Qu'est-ce que je suis en train de faire ?

- Pourquoi est-ce que je fais cela ?

- Qui cela aide-t-il ?

- Qui cela blesse-t-il ou dérange-t-il ?

- Qu'est-ce que je vais faire pour que mon attitude change ?

- Quand est-ce que je vais commencer à changer ?

 

14.4. Message

 

Si l'inconduite recommence, envoyez un "message à la première personne" :

- Décrivez le comportement : ne blâmez pas ; décrivez simplement.

- Faites connaître vos sentiments quant au comportement observé.

- Énumérez les « sanctions » qui seront ou seraient appliquées.

- Puis, calmement mais fermement, demandez à l'élève de cesser son comportement.

 

14.5. Processus de recherche de solution

 

Faites participer l'élève au processus de recherche de solution.

Ensemble, l'adulte et l'élève peuvent :

- Définir le problème : identifier et décrire le comportement problématique. 

- Proposer des solutions éventuelles :  remue méninges ; écrire chaque solution possible. (sans porter de jugement de valeur)

- Évaluer les solutions : écarter les solutions inacceptables pour les deux parties. 

- Prendre la décision : avec l'accord des deux parties.

- Déterminer comment mettre en application la décision : qui fera quoi et quand !

- Évaluer le succès de la solution. Etre souple et prêt à accepter une meilleure solution.

Ainsi, on élabore un plan de changement que les deux parties acceptent de respecter.

 

14.6. Contrat de comportement écrit

 

Préparez un contrat de comportement écrit avec l'élève :

- Identifiez clairement le comportement à acquérir.

- Décrivez le comportement actuel.

- Établissez les nouvelles restrictions ; précisez le renforcement.

- Signez le contrat.

- Exécutez le contrat et laissez l'élève noter ses progrès.

- Consacrez un moment périodique à la révision du contrat.

 

14.7. Sanctions possibles

 

Appliquez immédiatement les sanctions logiques après l'inconduite :

- Offrez un choix : cesser le mauvais comportement ou accepter les sanctions.

- Appliquez les sanctions.

 

14.8. Retrait de l'élève

 

 Si l'inconduite se poursuit, le retrait de l'élève est l'étape suivante.

Possibilités :

- L'élève se place dans une autre partie de la salle, loin des élèves qu'il perturbe.

- L'élève se place dans une partie de la salle où il ne peut pas voir le groupe.

- L'élève se place à l'extérieur de la classe mais sous surveillance ; peut-être dans une autre classe ou dans le bureau de la direction.

- L'élève est systématiquement placé à l'extérieur de la classe mais dans l'école, chaque fois qu'il a un comportement néfaste.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1. L'élève qui parle constamment

 

- Ayez un siège libre près du bureau. L’élève est assigné à cette place.

- Posez-lui des questions afin de l'obliger à être attentif.

- Établissez un contact des yeux.

- Offrez-lui un choix de sanctions.

- Utilisez la communication non-verbale.

 

2. L'élève au comportement provocateur

 

- Ignorez, si possible, le premier incident mais isolez l’enfant au deuxième incident.

- Notez l'incident dans votre cahier de discipline. Assurez-vous que la classe et l'élève voient noter le comportement.

- Insistez calmement mais fermement pour arrêter le comportement provocateur.

- Essayez plus tard de trouver la cause du problème et d’y remédier.

 

3. L'élève qui triche

 

- Encouragez l'enfant à être en compétition avec lui-même plutôt qu'avec les autres.
- Mettez l'accent sur le comportement à changer et non sur l'enfant. Désapprouvez le comportement et non l'enfant.
- N’humiliez pas l'enfant devant la classe. Parlez individuellement.

 

4. L'élève qui refuse de travailler 

 

- Félicitez l'enfant lorsqu'il travaille bien.

- Ignorez et évitez les confrontations avec l'élève.
- Appréciez l’effort.
- Évitez le favoritisme.
- Réduisez les attentes et acceptez les petites améliorations.

- Faites-lui visualiser ses progrès.

 

5. L'élève hyperactif

 

-       Ayez une classe bien structurée, des règlements affichés.

- Réduisez les distractions. Asseyez l'enfant à l’avant de la classe, loin des fenêtres.
- Parlez et utilisez des indices visuels simultanément : "Travaillez en silence." (Mettez le doigt sur la bouche), " Sortez votre livre de math." (Montrez le livre)
- Glissez une feuille de papier de couleur vive sous la feuille de l'enfant afin qu'il puisse se concentrer sur son travail.
- Établissez un coin dans la salle de classe où l'enfant peut se retirer pour un instant de paix.
- Offrez, quand cela est possible, un choix à l'enfant.

 

 

1. Introspection

 

L’enseignement est exigeant. Soyez honnête. Examinez-vous.

 

a)   Est-ce que je crée une atmosphère détendue en classe ?
b)   Est-ce que je maintiens l'ordre et le contrôle en salle de classe ?
c)   Est-ce que j'encourage l'initiative et l'originalité ?
d)   Est-ce que les élèves m'approchent volontiers pour demander de l'information ?
e)   Suis-je habile à gérer des problèmes de discipline ?
f)   Suis-je capable de remarquer les différences d'habiletés et des besoins chez les   

      élèves ?
g)   Les élèves reçoivent-ils mon attention de façon équitable?
h)   Est-ce que j'encourage les bonnes habitudes ?
i)    Est-ce que tous les élèves participent aux leçons ?
j)   Est-ce que je suis dans la logique dans mon enseignement ?
k)  Est-ce que j’ai de bonnes relations avec les autres enseignants et le reste de       

     l’équipe éducative ?

 

2. Attitudes à adopter face à un élève provocateur

 

a. Dans la mesure du possible, ignorez l'élève qui cherche continuellement à attirer 

    l'attention. On ne fait que l'encourager si on s'en occupe.
b. Si vous devez intervenir, servez-vous de signaux :

    - froncez les sourcils - un regard perçant - signal de tête - parlez le moins possible.

c. Essayer le contrôle de proximité : Rapprochez-vous de l'enfant qui dérange ou

    rapprochez l'enfant de vous.
 d. Servez-vous de "modèle". Attachez de l’importance à un travail accompli avec soin.  

    Adressez un compliment à son auteur afin que les autres puissent vous entendre.
e. Dites au jeune que vous voulez un changement de comportement. Dites exactement  

   ce que vous attendez et ce qui arrivera si l'enfant fait ce que vous demandez. Soyez 

   positif.
g. Pour améliorer le travail accompli, placez parfois l'élève en compétition avec le

   temps. Ex. : " Combien de problèmes pouvez-vous faire en X minutes ?"
h. Présentez les diverses activités en ordre de priorité, retenant un travail moins

   apprécié avant un travail qui motive.
i. Lorsque vous corrigez, notez les bonnes réponses au lieu des fausses.
j. Évitez les demandes de confession. Dites-lui que vous savez ce qu 'il a fait et que vous ne voulez plus qu'il recommence. Ensuite, oubliez le sujet.
k. Si vous devez réprimander, faites-le individuellement.
l. Lorsqu'un enfant en blesse un autre, suggérez-lui d’aller s’excuser mais ne le forcez

   pas, pour ne pas créer l'hypocrisie.
m. Evitez la punition de masse. Si un élève désobéit, il doit, seul, en subir les conséquences. Si vous ne savez  pas qui a désobéi, laissez tomber l'incident, au lieu d'accuser la classe entière.

 

3. Entrevues parents-enseignant

 

1. Le succès ou l'échec d'une rencontre relève en premier lieu de l'enseignant.
2. Soyez amical. Une bonne façon de mettre les parents à l'aise est de commencer l'entrevue par quelques commentaires positifs au sujet de l'enfant. Mettez-vous à la place des parents. (appréhension, sur la défensive, inquiet…) Sous tension, les parents peuvent paraître agressifs mais l'enseignant doit toujours rester calme. Vous pouvez, tout d’abord, présenter aux parents l'enfant comme individu faisant partie d'une classe. Le plus important est d'obtenir la confiance des parents en montrant de l'intérêt face aux progrès de leur enfant. 

3. Assurez-vous de ne pas être interrompu durant la rencontre : fermez votre porte. 

4. Il est plus facile d'établir une atmosphère de coopération si l'enseignant est assis derrière son bureau. Il fait figure d'autorité et non de partenaire. 

5. Écoutez attentivement. L'enseignant n'invite pas les parents pour les sermonner mais plutôt pour donner et recevoir de l'aide. Encouragez les parents à parler et puis écoutez ce qu'ils ont à dire. 

6. Évitez de poser des questions d’ordre personnel. 

7. Invitez les parents à dire comment ils voient leur enfant. Il est important de connaître leur perception ; c'est souvent ce qui permet de comprendre l'enfant.
8. Ayez un tableau synoptique de l’enfant. Montrez des travaux, des cahiers d’évaluation… Parlez des observations que vous avez faites au cours des mois précédents. Donnez votre opinion des relations que l'enfant entretient avec ses pairs et avec les adultes.
9. Si les parents semblent inquiets au sujet du comportement de leur enfant, il est important d'en connaître la cause. L'enseignant ne doit pas s'imaginer qu'il a nécessairement une réponse au problème.
10. Si les parents proposent un plan d'action viable acceptez-le ; ils auront d’autant plus de motivation à l'appliquer.
11. Si les parents ne peuvent pas expliquer le comportement de l'enfant ou suggérer un plan d'action, l'enseignant pourra alors proposer des solutions qui seront étudiées par les deux parties.
12. Il est inutile d'argumenter avec un parent. L'argumentation creuse un fossé entre vous et eux.
13. Il faut s’assurer que les parents recherchent de l'aide ou des conseils.
14. Parfois les parents manquent d'objectivité quand il s'agit de leur propre enfant. Il faut donc éviter de les critiquer.
15. N'essayez pas de devancer les parents quand ils sont en train de penser. En d'autres mots, l'enseignant ne doit pas imposer ses idées aux parents avant que ceux-ci se soient exprimés.
16. Soyez ouvert. Acceptez les propos des parents sans paraître surpris et sans chercher à réfuter ce qu'ils vous disent.
17. L'enseignant doit être prêt à reconnaître que certains problèmes sont si difficiles à solutionner qu'il n'est pas en mesure d'offrir à lui seul l'aide nécessaire.
18. Évitez le jargon de l'éducation. Parlez de façon claire.
19. Assurez-vous de ne pas évoquer trop de problèmes à la fois mais focalisez-vous sur l’essentiel.
20. Concentrez-vous sur les solutions et non sur les problèmes.
21. Il est souhaitable de clore l’entretien sur une note positive et constructive tout comme :

- une date pour une prochaine rencontre ;

- un mot d'encouragement ou de réconfort ;

- l'élaboration d'un plan d'action impliquant les deux parties.

 

4. Leçons

 

Enseignant

L’enseignant adapte les leçons en fonction des besoins des élèves ( Durée et niveau de difficultés ). L'enseignant peut donner des leçons sur une base quotidienne ou hebdomadaire en prenant bien soin de préciser la date des évaluations. Il doit également vérifier que les nouvelles connaissances ont été bien comprises par chacun de ses élèves.

Parents 

Ils doivent fournir à leur enfant un endroit propice à l’apprentissage. Ils doivent prendre connaissance des leçons et autres activités qui sont assignées à l’enfant, l’aider à bien planifier ses périodes de travail. Ils doivent s'assurer que l’enfant a bien respecté les consignes données par l'enseignant. Les parents doivent accompagner l’enfant pour les lectures et les exercices de mémorisation. Si, de façon générale, l’enfant prend plus de temps que ce qui est recommandé à la mémorisation des leçons, il est indispensable d'en aviser l'enseignant afin qu'il puisse apporter les changements nécessaires. Il est inutile de forcer un enfant s’il est fatigué ou s'il a dépassé le temps imparti. Il faut encourager régulièrement son enfant. La période des leçons est souvent un moment privilégié d'échange entre le parent et son enfant.

Élève

Il doit effectuer les travaux assignés par son enseignant en respectant les consignes et les échéanciers prescrits.

Conclusion

La période des leçons a pour but d'aider l'élève à consolider les nouveaux apprentissages. Elle permet aux parents et aux enseignants de vérifier le niveau d'apprentissage des matières enseignées. Cette période permet également à l’élève de développer des habiletés d'organisation, de travail et à devenir plus autonome et responsable. Ces atouts ( bonnes habitudes acquises tôt ) sont indispensables et rapporteront des résultats encore plus grands à long terme.

Ce processus permettra aussi de favoriser la communication entre les différents partenaires ( enseignant, élève et parents ) associés à la réussite scolaire.

 

5. Des petits conseils d’enseignant

 

5.1.Voici comment établir des conditions gagnantes pour une réussite au plan pédagogique et comportemental dans la classe  

 

1.  Mes activités sont structurées et organisées.

2.  Je structure mon temps entre les activités.

3.  Les conséquences ou les récompenses sont équitables.

4.  La présentation des tâches scolaires est motivante et vivante.

5.  Les activités ne sont pas trop compétitives.

6.  Mes réactions en tant qu'enseignant ne sont pas imprévisibles.

7.  J'évite les périodes d'attente.

8.  J'établis des liens significatifs avec les élèves en besoin.

9.  J’établis une bonne distance affective avec mes élèves (de la chaleur mais pas de "copinage") 

 

5.2. Aider l'élève à gérer son comportement

 

Pour les élèves qui manifestent des troubles de l'attention, il est essentiel de mettre l'accent de façon explicite sur  la diminution de la fréquence des comportements inacceptables afin de leur permettre d'exploiter leur potentiel.

Depuis des années, certaines techniques de gestion du comportement, telles que le renforcement positif et le renforcement négatif  sont appliquées par les enseignants et donnent de bons résultats. L'important est de faire preuve de cohérence dans l'application des récompenses comme des punitions.

Le renforcement positif 

Vous remarquerez probablement que l'utilisation d'un système de renforcement bien structuré est souvent bénéfique pour les élèves manifestant des troubles de l'attention. Dites bien aux élèves quels comportements seront récompensés. Choisissez des renforçateurs qui sont dignes d'intérêt pour eux. Il n'est pas nécessaire que les récompenses soient très coûteuses. À mesure que les élèves deviennent capables de manifester des comportements adaptés, vous pouvez commencer à diminuer la fréquence du renforcement.

 

5.3. Les signes avant-coureurs d'une situation explosive

 

Souvent, les comportements agressifs et violents suivent une évolution prévisible. L'enseignant doit donc apprendre à repérer les moments déclencheurs par l'observation.

 

On observe fréquemment des manifestations agressives :

- en début de leçons et d’activités ;

- dans les périodes de transitions (changement d’activité, déplacements, récréation…) ;

- lors des travaux de groupe ;

- lors de changements imprévus de programme.

 

Par l'observation, l'enseignant s'efforcera de déterminer les évènements qui précèdent les premiers signes annonçant un brusque changement de comportement. Les comportements les plus susceptibles de se produire au début de la chaîne sont les suivants :

- l'élève perd sa concentration ;

- il se retire ;

- il adopte une attitude menaçante.

 

Il est donc nécessaire avant tout autre chose de prévenir ce genre de comportement en éliminant les éléments déclencheurs ou en rappelant à l'élève le comportement qu'il est censé manifester. L'enseignant peut aussi apprendre à l'élève à se comporter de façon différente en présence des éléments déclencheurs.

 

Lorsque l'élève est agité et qu'il manifeste un comportement qui risque d'empirer, l'enseignant doit intervenir immédiatement pour briser la réaction en chaîne qui se prépare. Il doit montrer à l'élève comment maîtriser sa colère et éviter tout affrontement avec lui. Le mode d'intervention à adopter en pareil cas consiste entre

autre :

- à rappeler à l'élève le comportement attendu et les objectifs fixés ;

- à lui soumettre un problème à résoudre ( présenté préalablement à toute la classe ) ;

- à lui donner la possibilité de choisir un moyen d'éviter une situation explosive ( en restant à l'écart ou en allant boire par exemple ).

 

Si l'élève manifeste de l’agressivité et ne peut être maîtrisé, il faut veiller à protéger ses camarades de classe.

Dans la mesure du possible, évitez d'entrer en conflit avec lui. Plutôt que d'essayer de le faire sortir, demandez aux autres élèves de quitter la classe,  à condition qu'une autre personne puisse les prendre en charge.

 

Des sanctions devront être prévues dans le cas d'un comportement violent ou agressif. Un document faisant état des mesures qui seront prises et des sanctions prévues sera distribué aux parents et au  personnel de l'école.

 

 

 

 

5.4. Pour améliorer l’attention et la concentration

 

Les élèves qui souffrent de troubles de l'attention ont de la difficulté à apprendre. Aussi, il faut les aider à acquérir certaines méthodes d'apprentissage et d'organisation. Vous devez donc leur faire prendre l'habitude de noter les leçons à apprendre, les activités à mener et l’horaire accordé à la réalisation de ce travail.

 

Cette « feuille de vérification » permet à l'enseignant de tenir un registre des progrès de l'élève. Elle est également très utile à ce dernier puisqu'elle présente de façon claire les attentes de l'enseignant et met en valeur les succès obtenus.

 

Voici d'autres tactiques employées par les enseignants afin d'aider leurs élèves à se concentrer sur la tâche :

- Mettre au point un système d'utilisation des couleurs ou tout autre moyen pour mettre en évidence des passages importants des devoirs.

-  Donner des consignes claires, à la fois orales et visuelles. Chaque fois que cela est possible, fournissez à l'élève un modèle de ce qu'il devra faire.

- Établir des « façons de faire » pour effectuer les transitions entre les leçons (ranger le matériel utilisé et prendre rapidement celui qui sera nécessaire pour l’activité suivante).

 

5.5. Interventions béhavioristes faisant appel aux autres élèves de la classe

 

L'enseignant peut utiliser l'attention des autres élèves comme renforcement positif supplémentaire. En effet, il peut expliquer à ses élèves qu'il est important d'encourager et de féliciter ceux qui font des efforts et qui s'améliorent. Le renforcement fourni par les autres élèves est parfois plus efficace que celui émis par l'enseignant. La coopération et les échanges d'idées entre élèves permettent de créer une meilleure ambiance de travail.

5.6. Quand peut-on considérer qu’un élève a des troubles du comportement ?

On peut considérer qu’un élève a des troubles du comportement seulement quand son comportement nuit à son développement ou à celui d’autrui. Les perturbations doivent être assez fréquentes, assez graves ou durer depuis assez longtemps pour constituer un véritable trouble du comportement. Celui-ci ne peut se définir qu’en fonction des attentes de l’école et de la capacité de celle-ci d’encadrer les élèves.

5.7. Les étiquettes et ses conséquences

« Quand tu te fais répéter depuis le primaire que tu ne comprends jamais rien et que tu es un paresseux, tu deviens convaincu que c'est vrai.  » 

Selon une étude du Conseil Permanent de la Jeunesse,  plusieurs jeunes considèrent que leurs difficultés à l'école ont commencé dès le primaire tandis que les autres les situent principalement au secondaire. La plupart d'entre eux affirment avoir reçu peu d'encouragement et d'appui de leurs parents, des professeurs ou des autres élèves. Ces jeunes se montrent particulièrement sensibles aux étiquettes négatives dont ils peuvent être affublés par les adultes de leur entourage. Les jeunes qui connaissent des difficultés à l'école ne tiennent pas à être étiquetés comme perdants.

La plupart des jeunes qui ont « décroché », avouent avoir passé plusieurs années à s'ennuyer profondément sur les bancs d'école avant de se décider à abandonner. Ils commencent par « sécher » quelques cours, puis s'absentent de l'école de plus en plus souvent et longtemps. En classe, certains élèves manifestent leur ennui ou leur frustration par un comportement turbulent mais la plupart d'entre eux s'enferment plutôt dans un mutisme persistant. Lorsqu'ils atteignent 17 ou 18 ans et réalisent qu'ils sont encore loin du diplôme, ils quittent définitivement l'école, se sentant mal à l'aise parmi des élèves plus jeunes qu'eux.